Entrevue louche au motel de Saint-Louis

Jour 6 – de Springfield à Eureka

Réveil dans notre motel miteux après la tempête. David commence par un café en libre service à l’accueil et nous voilà repartis.

Les paysages sont plats et verts. C’est bête à dire mais quand on a seulement roulé dans l’Ouest, ça peut surprendre. Oui l’Amérique c’est aussi des champs à perte de vue.

Aujourd’hui on a prévu moins de bornes que la veille car il nous faut passer au ravitaillement ainsi que retirer du cash.

Points d’intérêts sur la 66 (Illinois) de la journée

/ Auburn

Ici vous pouvez trouver une brève portion de la route qui est restée dans son jus. On fait encore un bon dans le temps en roulant sur ces pavés rouges.

/ Carlinville ou le choc des cultures

On fini par atterrir à Carlinville (peut-être la ville des Carlins, quoiqu’il en soit, on en a pas vu). Les façades des maison en brique et bois semblent sortir tout droit d’un western. Les panneaux affichent 1796 miles avant la Californie !

En faisant un peu le tour, on tombe sur un shop brocante. Nous, on ADORE chiner en France. Alors le faire ici c’est priceless. Les objets dont les gens se séparent ne sont pas du tout les mêmes. On sent bien que les modes et les goûts ont été un peu différents. Je trouve ça passionnant.

Chemises de scout vintages, vieilles plaques de voiture, goodies à l’effigie du dinosaure Sinclair… On fouine et on farfouille. Nous ferrons évidement l’acquisition d’une magnifique plaque de l’Illinois pour notre mur dédié.

Nouveau shop, une ancienne pharmacie. Cette fois c’est un préteur sur gage qui ne vend apparemment que des armes haha ! Le gars, en nous entendant parler français, nous raconte que son shop est hanté par une vieille dame. Belle entrée en matière je dois dire.

Il nous parle de lui, ancien fabriquant de balles pour Winchester et des différences entre les états concernant les armes à feu. Par exemple dans le Mississippi tu peux aller acheter une arme comme une baquette de pain, sans carte d’identité. Mais en Illinois, si tu fais ça, YOU GO TO JAIL.

/ Collinsville

Sur le bord de la route, on peut voir la bouteille de ketchup géante.

Au milieu de nul part, dans un village où les boites aux lettres de tous les gens sont regroupées au même endroit, on tombe là-dessus.

Moi à David : « Trop cool ! Assieds-toi sur une selle que je te prenne en photo ! »

David : « Euh ba nan en fait, c’est le bar d’un MC »

Jean-Michel bonne idée.

/ Se ravitailler en burger chez Weezy’s à Hamel

La route, ça creuse. Quoi de mieux que de s’arrêter dans un petit diner typique ?

D’extérieur ça ne paie pas de mine, mais la bouffe est bonne et la déco ravie mes mirettes.

Le seul bémol est le même partout je crois : LA CLIM  ! LA CLIM PARTOUT ! Et tout le monde est en tee-shirt of course… Prévoyez un petit sweat si comme moi vous y êtes sensible.

/ Saint-Louis

On arrive à St Louis. Next step : aller à la Bank Of America pour retirer du cash et faire les courses.

On teste Trader Joe’s qui propose pas mal de produits bio (organic) a pas trop cher. C’est moins grand que Walmart mais on y trouve surtout moins de conneries haha. La mascotte est un ours et ça, c’est un super bon point, n’est-ce pas ? Quoiqu’il en soit leur saucisson fumé en tranches fit notre bonheur pour plusieurs semaines !

Whole Food Market est un peu dans la même veine en beaucoup plus bio et beaucoup plus cher. Je dirais que c’est un peu l’équivalent de la biocoop de chez nous, le zéro déchet en moins.

À la caisse, quand les caissiers et caissières nous voient arriver avec notre propre sac de course, on reçoit des FÉLICITATIONS. Haha ça m’a trop fait rire.
D’ailleurs, aux US, parfois, il y a des personnes qui te rangent tes courses en bout de caisse. Perso ça me met toujours extrêmement mal à l’aise.

Après avoir bien utilisé notre capital calories, on s’organise désormais en mode picnic. Fruits, légumes à croquer, houmous, fromage, yaourt, fruits secs… Le tout arrosé de bonnes bières conseillées par le fabuleux podcast Binouz USA. Ça parle bière, ça parle USA, moi je dis : PERFECT MATCH !

/ La Gateway Arch à Saint-Louis

Avoir avoir trop trainé à la recherche d’une banque pour retirer de précieux billets verts, on se speed un peu pour filer à l’Arche de Saint-Louis.

C’est l’édifice emblématique de la ville. Et pour cause, avec ses 192m, on la voit de loin. Elle symbolise l’entrée vers l’Ouest Américain. En effet, à l’époque des pionniers, Saint-Louis était l’un des points de départ. Sa construction fut achevée en 1965.

On peut désormais la visiter, il y a un petit tramway qui grimpe jusqu’en haut ! La vue, qui surplombe la ville et le fleuve du Mississippi doit être superbe ! Pour notre part on a préféré s’abstenir.

/ Le point motel de la journée

Celui-ci est digne des films d’horreurs. Le fauteuil semble nous dire : un mec est mort sur moi, ne t’assois surtout pas là ! Le frigo n’a pas vu la couleur d’une éponge depuis longtemps (on a pas osé l’utiliser haha), les prises sont grasses, les draps troués, les toilettes bouchées et… LE COUVRE LIT ! On ose même pas marcher en chaussettes.

Bon on trouve quand même ça drôle, il n’y a pas de puces. On a une porte communicante avec la chambre d’à côté (ça a son importance pour la suite de l’histoire)

David sort pour fumer une cigarette dehors. Lorsqu’il rentre il me fait : «hey, il y a une nana plutôt jolie qui est rentrée dans la chambre d’à côté, elle a passé un coup de fil et quelques minutes après, un homme l’a rejoint».

Moi, il ne m’en faut pas plus pour me faire des gros films dans ma tête. Rencard ? Rendez-vous adultère ?

David est à fond pour une relation tarifée, mais bon, moi je veux des preuves avant de poser un verdict !

On a vite compris lorsque la fameuse porte communicante s’est révélée relativement peu épaisse et qu’on a plus ou moins assisté à toute l’entrevue.

On a bien rigolé lorsque la dame a crié «F*ck Me Charly !» (et Charly qui ne voulait pas tout de suite, il avait payé 1H quoi…).

Au bout d’1h il a essayé de négocier 15 min de rab en lui promettant de la rappeler ce we. Charly, voyons, PERSONNE dans ce motel n’y croit !

C’est niet, la dame lui dit qu’elle doit ALLER DORMIR. En gros, Charly, t’es bien gentil, mais j’ai une vie moi !

Bref, ils sont repartis chacun de leur côté en nous laissant sur le couvre-lit marron. Adios Charly !

Assez fière de mon niveau d’anglais, très orienté tout de même !