Face to face avec les rednecks du Midwest

Fini les réveils à 5H du mat à cause du décalage horaire, on a pris le rythme.

Aujourd’hui on traverse deux états.

On part de Lebanon dans le Missouri pour traverser un petit bout du Kansas avant de finir en Oklahoma. Sur la route, on croise des casses de vieilles voitures à foison. On est trop heureux ! Parfois en super état… On se voit bien dedans !

Au programme de ce 8e jour : deux arrêts incontournables.

/ Sinclair Gay Parita

L’expérience est unique. Cette station service nous plonge immédiatement dans les années 50. Existante depuis 1934, puis brûlée, elle fut reconstruite par Gary Turner en l’an 2000 qui s’est inspiré des photos d’époque. Vieilles bagnoles, anciennes pompes à essence, objets rétros… Un vrai plaisir pour les yeux.

Nous rencontrons, Jack, un ancien marine qui nous accueille avec toute la frendly attitude qu’on connait des américains. Tout en parlant, il nous offre un soda et une glace, il faut dire que la chaleur est harassante. Peu avare en conseils, nous repartons avec les adresses de tous ses copains de la 66.

/ Red Oak

Décidément cette route nous réserve de belles surprises ! Ici, c’est un musée (sur donation) à ciel ouvert. Il s’agit de la reconstitution d’un village près de Dallas où a grandit l’artiste Lowell Davis.

Le mec voulait retrouver son village, alors il l’a reconstruit ici, à Cartage, dans le Missouri. Pour y vivre. L’ambition du gars.

On peut donc déambuler entre les maisons et certaines sont habitées.

A Baxter Springs, on tombe sur un rassemblement de voitures anciennes, coïncidence ? Je ne crois pas !

La partie Kansas est très courte et nous entrons rapidement en Oklahoma. Ici ce n’est pas trop la fête. Il y a énormément d’inondations suite à la tempête de la veille. On galère un peu pour trouver un chemin praticable. Toutes les routes sont barrées, l’eau est montée partout. On perd un temps fou pour contourner la zone inondée.

Sur la route nos portables émettent une alarme stridente. LA PANIQUE ! Les gens devant nous se garent sur le bas côté alors on fait pareil. On regarde le SMS reçu. Il s’agit d’une alerte d’urgence annonçant l’évacuation de la zone autour de Verdigris River. Verdigris River étant à 1h devant nous, on décide de s’arrêter pour chercher un abri.

Pour une fois c’est une tannée. Tous les motels sur notre route sont complets !

Premier motel qui affiche « chambre de libre », David s’arrête, il y a une jolie enseigne, je me vois déjà faire des photos, naïve que je suis. Des gens sont dehors à boire des bières et nous fixent. On nous matte comme si on était pas du coin (c’est assez flagrant apparemment). Je trouve que ça fait carrément redneck comme ambiance. On est pas bien à l’aise haha.

L’office est fermée, on frappe, on attend un peu. Personne. Tous les regards sont braqués sur nous, ça murmure dans notre direction, ça rigole. Moment de flottement avant qu’une femme nous hurle de taper à la porte d’à côté (où il y a écrit « Private »).

On frappe. Les chiens aboient.

On frappe. Les enfants pleurent.

Un gosse nous ouvre pour nous demander ce qu’on veut. Ben…Une chambre pour la nuit quoi…

« Le gérant ne revient que lundi »

Dans deux jours donc. On se casse vite de là !

Retour sur la route. Nouveau motel.

Sur les murs il y a ça :

Une personne d’un certain âge vient nous ouvrir, nous fait remplir un formulaire, on paie. Puis elle cherche la clé de la chambre avec en fond le chien qui aboie et Trump à la télé qui hurle.

L’ambiance est comme qui dirait particulière.

Elle cherche, elle cherche, appelle son mari qui cherche aussi. C’est un gag ! Puis finalement nous annonce qu’elle n’a plus de chambre de libre !

Haha ! On file sans demander notre reste. On finira à Vinita au Super8, une chaine de motels tout à fait correcte. Pas notre nuit la plus abordable mais avec la meilleure chose du petit dej : une machine à gaufres !

On check les medias, une tornade est annoncée, on va s’accrocher à nos culottes.

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